Yongkwan JOO

2022, Installation vidéo, 4K, 2min 20 en boucle, son stéréo, écran 55”, casque, pierre

Cette vidéo montre une déambulation nocturne dans le cloître de l’Abbaye. J’ai filmé ce lieu de nuit, en marchant avec une seule lampe, puis j’ai transformé les images en vidéo d’animation à l’aide d’anthotypes. Ce procédé “photographique” vient révéler à l’aide d’éléments extérieurs (le végétal et le soleil) une zone grise qui se situe à la frontière temporelle du jour et de la nuit. Le cloître représente un carrefour entre le sacré et le profane, ni intérieur ni extérieur, il peut être les deux. Avec cette vidéo, je propose aux spectateurs un itinéraire spirituel infini, à travers la frontière entre la lumière et l’obscurité, le sacré et le profane, le passé et le présent.

2022, Trois séries d’images, anthotype sur papier aquarelle, 40 x 40 cm, épinard, soleil de Narbonne du 4 au 8 août

Les trois séries d’images anthotypes, inspirées par la lune et le soleil, ont été imprimées en utilisant des pigments d’épinards et le soleil de Narbonne comme révélateur, du 4 au 8 août 2022. Les trois ronds dans les carrés sont faits par les images des arbres autour de l’Abbaye. Les images imprimées sur plusieurs jours ont des nuances et des textures différentes qui évolueront au fil de l’exposition en raison de la fragilité des images anthotypes.

*En coréen, Boule [bul : 불] dans le titre signifie le feu ou la lumière.

2021, Installation multimédia, dimension variable

"En attendant" propose une réflexion sur l’attente, le destin et les comportements humains. Les visiteurs sont invites à prendre place dans une file matérialisée par des potelets. Un alignement d’œufs symbolise ces déplacements humains, grâce à un travail de vidéomapping. Dans un environnement urbain, des pigeons alignés en file indienne attendent sagement les uns derrière les autres, avec une précision révélant l’absurdité et l’artificialité de la situation.

Avec humour, Yongkwan Joo souligne ainsi la fatalité de l’attente, qu’il s’agisse de la file quotidienne à la caisse d’un supermarché ou une attente plus abstraite, celle de l’espoir, du succès, du salut ou de la mort.

Production : Le Fresnoy - Studio national des arts contemporains

2020, Installation avec cinq projections vidéo, son stéréo, dalle en béton 400 x 50 x 15cm, dimension variable

Ce projet commence par une réflexion sur les lignes artificielles invisibles que sont les frontières, dessinées par l’humain pour des raisons économiques, culturelles ou politiques.

"Lines 2020" est une installation audiovisuelle conçue comme un voyage vers les cinq frontières bordant la France (Belgique, Allemagne, Suisse, Italie et Espagne). Elle traduit le ressenti de l’artiste, sud-coréen, face à la fluidité des frontières européennes lors de son arrivée en France. Cette ouverture a toutefois récemment montré sa fragilité face à l’épidémie de Covid-19. La frontière infranchissable entre Corée du Nord et Corée du Sud, dont il a fait l’expérience pendant ses années de service militaire, est ici représentée par une dalle en béton.

Projetées en boucle sur les écrans suspendus, les cinq vidéos, résultant de l’arpentage et de la contemplation des territoires, soulignent avec quelle insouciance les non-humains - animaux, végétaux- traversent ces espaces sans se préoccuper des limites que nous avons tracés, proposant aux spectateurs une réflexion poétique sur la notion de frontières.

Production : Le Fresnoy - Studio national des arts contemporains

2022, Installation multimédia, acrylique sur toile, 30x30cm et 20x20cm, projection vidéo sur les toiles, vidéo 3min en boucle, muet

Pixelated représente la terre contrôlée et capitalisée par l’homme à travers l’image satellite. Les formes carrées des champs agricoles sont conçues pour maximiser la production et le profit, résultant en un motif géométrique et abstrait. Un mapping vidéo animé sur les peintures invite le spectateur à contempler les processus hypothétiques qui façonnent les formes “pixélisées” de la terre.

À travers ce travail, je cherche à stimuler la réflexion sur la relation complexe entre la nature et l’intervention humaine. En mettant en évidence l’interaction entre les éléments artificiels et naturels, je vise à inciter le spectateur à réfléchir sur la façon dont l’humain interagit avec l’environnement.