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Artistes

Pascal Marlin

Pascal Marlin, reconstruit des corps à partir de matériaux découpés hétéroclites. Du papier calque, du papier patron, des bouts de tissu, des fragments de radiographies sont les matières premières de ses toiles. L’artiste les colle, les assemble, les rehausse de couleurs avec science et nous offre ainsi sa propre vision de la beauté.
Les personnages aux corps difformes, comme souffrants d’une mystérieuse et impitoyable atteinte congénitale, sont dotés de formes plus que généreuses où les bourrelets sont rois. Les figures féminines sont semblables à des divinités primitives de la fécondité. Elles n’ont rien à envier à la célèbre Vénus gravettienne. D’autres ont l’air de poupées démembrées et mal rafistolées. Parfois, il faut y regarder de très près afin d’identifier à qui appartient une jambe ou un ventre dans ce fatras corporel cependant savamment agencé. Ces corps si physiques dévoilent également leur intériorité par la présence de radiographies et de scanners découpés. Là un cerveau, là un fémur, là des vertèbres créent des ombres. Nous lisons également dans ce travail des clins d’oeil allusifs à Klimt pour la facture très ornementale et raffinée, et à Picasso pour la fragmentation.
L’ensemble est très réussi esthétiquement, dérangeant comme il se doit car il parle de la différence, des fantasmes, des pulsions qui peuvent nous animer face à ce que nous distinguons en tout premier lieu d’autrui: son corps.

Nathalie Becker - Une certaine idée de la beauté / Luxemburger Wort 24 janvier 2009