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Artistes

Lisa Pélisson

Lisa Pélisson, née à Avignon, vît et travaille à Strasbourg.
Diplômée de la Hear Strasbourg (2016), Art - Objet, Atelier terre

Mes dérives formelles se réunissent sous la forme de montage, d’assemblage de «mots» fait d’impressions d’architectures, de voyages, sinon de questionnements et d’attirances autour de matériaux, de motifs...
Je m’arrête sur l’expérience autant que sur l’objet du quotidien, sinon la somme des deux aussi triviale soit elle. Évènement heureux ou non, mon état dépeindra le ton. Cette attitude engage une poésie singulière, délicate et grinçante à la fois, un exutoire fondamental.

Comment décortiquer les formes de notre monde ?
Je choisie de rendre compte d’une réalité aliénée, celle que m’évoque la vie reluisante des magasins de joujou de Baudelaire. Donner à voir une définition du réel singulière ou le beau tient autant de la déchetterie que d’une forme de cuisine réussie.
De ce point de vue, les typologies des objets sont requestionnées voire effleurent les limites du profane. Vis à vis de la matière en accord avec les sujets, j’entreprends un amour pour la technique et sa destruction à la fois. À l’envers d’une maîtrise totale, révisant les principes d’équivalences, à rebours du trop bien pensé.
Je crée et reproduis à la main, disproportionne non pas pour le plaisir uniquement. Mais j’adopte une gestuelle prenant en compte une conscience de la matérialité inhérente au corps/esprit de l’artiste.
En observant la nature des choses, doutes et tiraillements s’opèrent à travers une fascination d’un paysage ambivalent. Il est fait de composants aussi artificiels que bruts, bien souvent fantasmés et codifiés dans l’imaginaire. Mon vocabulaire plastique présente un caractère pseudo-organique: leurs natures, inhérente à leurs matérialités, est estimée aussi séduisante que souillée par leur aspect éphémère.

Hésiter entre mouvement, affaissement et statuaire.
De la boue à la mise en forme, aux tensions plausibles jusqu’à la pose d’émail, j’utilise la céramique dans son potentiel aussi mensonger que sincère. Les bords se troublent et les frontières sont d’autant plus évasives jusque dans l’installation ou s’immiscent d’autres choix, matériaux.

Dans mon répertoire de l’informe, la céramique se retrouve reine. Elle me permet de tordre l’espace et les choses. J’adopte une attitude de travail sur le vif , des techniques de traitement où le déploiement des couleurs est décisif. Il s’en suit un étrange sentiment de déjà vu qui déroute et donne à voir un langage de formes simples et sublimées à la fois.

Ma gymnastique est faite d’écarts, à cheval entre fiction et peinture, sculpture et installation. Cela peut tendre vers la magie, l’illusion, par la technique du moulage ou en essayant, après les avoir étudié, de reproduire des «similis». Un semblant BD pop laisse pourtant présager une critique sous-jacente de nos ruines « modernes ».
Le grotesque s’affirme avec humour pour définir des pensées matérialisées de façon à mieux sonder l’œuvre chez le spectateur si ce n’est encore même chez moi même.

LP
2017
« J’ai toujours éprouvé qu’il m’était nécessaire pour que mon ouvrage me plaise fortement, qu’y interviennent des effets que je n’avais pas visé en somme, qu’ils m’apparaissent comme non faits par moi même ».
Déclarait Dubuffet dans Bâtons rompus