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Artistes

Arthur Zerktouni

Dans mon travail je traite des relations entre l’ouïe et la vue, en m’attachant particulièrement à la question de l’écriture du phénomène sonore. Je sculpte des fréquences, des ondes ou encore des partitions abstraites qui oscillent à la frontière de la matérialité. Il en résulte des objets et des installations cinétiques qui perturbent les sens et où le fil, matière récurrente dans ma production, se présente comme la dernière frontière du visible.
Je considère dès lors le fil comme une abstraction mathématique qui me permet de dessiner les contours d’une vision d’un monde fait de vide et de vibrations.
  
Parallèlement à ce travail, je crée des installations qui utilisent l’eau et la lumière comme matières premières. Ce versant de ma production artistique interroge la mémoire et pose la question de l’oubli d’un souvenir. Vers où et comment nos pensées perdues coulent-elles ? Existe t’il un lieu rempli de nos souvenirs en fuite ?
Ces installations sont les traces éphémères d’une rencontre entre le spectateur, l’oeuvre et un souvenir qui s’échappe. L’eau qui les compose est une métaphore du temps ; la lumière et les silhouettes qu’elle dessine : de vagues impressions, des fantômes translucides qui tentent de nous contacter depuis un monde qui n’existe plus.

Tant avec le fil qu’avec l’eau, j’oscille constamment entre les sens et les médiums qui y sont attachés. Entre ce qui les sépare, je donne à voir l’idée d’un univers trouble dont la matérialité serait illusion. En ce sens, je place mes installations à la frontière poreuse de l’hétérotopie et de l’hétérochronie, ce sont des portes entrouvertes vers ces espaces autres où les perspectives sont mouvantes et le temps suspendu.